Interview des auteurs du Signe de Pao

Interview exclusive des auteurs du Signe de Pao

À l’occasion de la réédition du Signe de Pao , sorti le 30 janvier 2025, nous sommes partis à la découverte des coulisses de cette aventure paléolithique. Nos auteurs Jean-François Chanson au scénario et Juliette Vaast au dessin se livrent sur la conception de cette BD.

Qui êtes-vous ?

Je m’appelle Jean-François Chanson et je suis scénariste de BD, ainsi que professeur de Physique Chimie dans un lycée d’Angoulême. J’ai publié une vingtaine de livres (BD et livres jeunesse) en France et au Maroc, en tant que dessinateur voire scénariste ou les deux.

 

Juliette Vaast, je suis dessinatrice et coloriste de bande dessinée. J’ai fait mes études à l’EESI d’Angoulême.

Le Signe de Pao est ma deuxième BD en tant que dessinatrice et la première publiée chez un éditeur.

Jean-François Chanson en dédicace
Juliette Vaast en Dédicace

D'où vient votre inspiration pour l'écriture de "Le Signe de Pao" ?

À mon arrivée à Angoulême, il y a une dizaine d’années, je me suis intéressé à la préhistoire locale et j’ai découvert le signe du Placard avec sa particularité d’être présent dans différents sites solutréens allant du Placard à Cosquer, sur une carte disposés en « ligne droite  » et d’avoir été tracé sur une ou deux générations humaines seulement. J’ai essayé ensuite de trouvé une histoire qui pourrait expliquer cette particularité.

Quelle intention aviez-vous en écrivant ce livre ?

Partager ma passion pour la Préhistoire. Raconter une bonne histoire que j’aurais aimé lire.

Quel rapport avez-vous à l'archéologie ?

Mon père, enseignant et prospecteur de silex à ces heures perdues, m’a fait visiter durant toute ma jeunesse de nombreux sites préhistoriques et m’a donné le virus. Je suis l’actualité et ne manque aucune expo, surtout en préhistoire.

Quel a été votre démarche en matière de documentation ?

Le travail avait été largement fait en amont par Jean François. Il y a eu quelques choix à faire dans les hypothèses scientifiques actuelle, comme le mode de conservation de la viande, mais aussi combler les trous de ce qui n’est justement pas documenté comme les rites funéraires ; par exemple le bois ne se conserve pas 20 000 ans à l’air libre, nous n’en avons donc pas de trace, j’ai alors opté pour des bâtons ornementés plantés sur les tombes.

Comment vous êtes-vous rencontrés et quel est le point de départ de cette collaboration ?

J’ai rencontré Juliette à une fête Magelis au musée de la BD d’Angoulême lors d’une séance de dédicaces.
Elle avait sorti un joli petit album, Rapture (Collectif Paquerette), avec un style qui correspondait
parfaitement à ce que je voulais pour le Signe de Pao. Nous nous sommes aussitôt entendus et notre projet a été retenu par Eidola Éditions.

Quelle place l’aspect historique et véridique occupe-t-il dans le livre ?

Nous avons essayé d’être au plus près de ce que sait la science sur la période solutréenne, en nous faisant aider par des préhistoriens. Entre temps, la science a progressé et la génétique nous a appris juste après la sortie de l’album que la peau de nos personnages auraient dû être plus sombre.

Juliette, as-tu fait face à des difficultés particulières en terme de dessin pendant la conception du Signe de Pao ?

La topographie ! J’avais tendance à faire un peu au ressenti, mais heureusement, j’ai été énormément guidée par Jean François et Delphine, mon éditrice, pour ne pas faire n’importe quoi.

Et as-tu un personnage que tu préfères dessiner ?

J’aime bien dessiner Ra, même si paradoxalement c’était aussi le plus pénible, parce qu’il faut garder toujours en tête de faire les asymétries (ses cheveux et sa cape) dans le bon sens .

Comment décririez-vous le personnage de Pao ?

Pao est une jeune solutréenne orpheline et opiniâtre. Elle est la cheffe d’un groupe d’humains décimé pour avoir autrefois tenté de se libérer du joug d’une tribu voisine. Avec la rudesse du climat et du traitement de leurs ennemis, le groupe de vieillards et d’adolescents survit difficilement. La tribu recueille un jour un étranger blessé. Il porte des vêtements incroyablement chauds et Pao voit là l’occasion d’améliorer leurs conditions de vie. Lors de sa convalescence, il leur présente le propulseur, ce qui accroit l’efficacité de leur chasse. Secrètement, Pao espère que cette nouvelle arme va pouvoir aussi leur permettre de se libérer…

Et celui de Wu ?

Wu est une sorte de colporteur venant de Cosquer. Il va de tribu en tribu, propageant ainsi les découvertes techniques de l’époque. Cette supposition est crédible car malgré le peu de population humaine, on trouve par exemple, sur les sites solutréens de Charente, des coquillages venant des plages méditerannéennes. Wu arrive un jour sur le litoral atlantique et est attaqué. Il est alors obligé de séjourner parmi ceux de Pao pour guérir. Durant sa longue convalescence, alors qu’il se l’était interdit, il tombe amoureux de la jeune femme.
C’est lui que l’on suit principalement durant l’album donc, comme Tintin, il est assez « neutre » pour que tout lecteur puisse s’identifier à lui.

Découvrez Le Signe de Pao !

Récit initiatique et scientifique en plein cœur de la préhistoire.

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