Au fond de la mer glacée de l’arctique git le squelette d’une femme que son père avait poussé là. Accroché à la ligne de pêche d’un inuit, le squelette est remonté à la surface. Emberlificotée à la ligne, la femme squelette suit le pêcheur jusqu’à son igloo. L’homme observe cet être étrange tapi dans l’ombre qui ne semble plus si effrayant et prend le temps de démêler son fil des os et de le réchauffer. Durant la nuit la femme squelette s’approche de son sauveteur et boit une larme. Le battement du coeur de l’homme raisonne comme un tambour, et petit à petit elle retrouve muscles, organes, peau, cheveux et tatouages.

Cécile Vallade rend hommage aux paysages glacés et à la faune de l’arctique mais apporte aussi quelques touches d’humour à cette légende inuit sur la reconstruction d’une femme. La narration muette renforce le lien entre les deux personnages, et un chant de gorge dans la tradition inuit composé et enregistré par Marie-Pascale Dubé est accessible via des QR codes.

Cette légende inuit sur la reconstruction d’une femme popularisée par l’écrivaine américaine Clarissa Pinkola Estès, permet à Cécile Vallade de nous offrir de beaux noir et blancs qui rendent hommage aux étendues glacées et la faune de l’arctique, et à intégrer pour la première fois de la couleur, pour souligner l’aspect fantastique de la transformation de la femme squelette.

Cecile Vallade

Cécile Vallade est illustratrice. Elle travaille les noirs et blancs avec un style réaliste et possède une certaine prédilection pour les animaux, les personnages féminins et l’érotisme.
En 2018 son premier livre, Polyphonte avec Julie Nakache au texte est édité par Eidola Editions.
En 2021, cette collaboration se renouvelle avec deux livres étonnamment différents : Le soleil n’a pas de papiers et le conte illustré musical Legend of
the willow, toujours chez Eidola éditions.

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Marie-Pascale Dubé

Marie-Pascale Dubé est franco-canadienne, actrice au cinéma et au théâtre, auteure et interprète de performances. Diplômée en cinéma à l’UQAM (Montréal) en 2009, elle démarre sa carrière professionnelle à Paris, où elle est assistante de réalisation et cheffe monteuse pendant plus de 6 ans auprès notamment du cinéaste Stan Neumann.
Elle se dirige ensuite vers le théâtre et est initiée au chant de gorge inuit, le katajjaq, par l’Inuk Charlotte Qamaniq qu’elle adapte afin de transmettre les bienfaits qu’opère en elle cette pratique séculaire.
Elle se produit régulièrement pour des performances de chant inuit et a réalisé Rouge Gorge un film dans le grand nord canadien sur sa découverte du katajjaq.

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